C'est l'un des points essentiels des négociations visant à éviter une faillite de la Grèce : l'implication des créanciers privés – les banques, les assurances, les gestionnaires d'actifs – à un futur plan de sauvetage du pays. Sur ce dossier, les banques françaises semblent avoir pris un temps d'avance. Selon une information du Figaro, confirmée par une source officielle, elles se sont mises d'accord dans la nuit du vendredi 24 au samedi 25 juin sur les modalités d'une telle participation.
L'enjeu pour Paris est désormais de rallier l'ensemble de leurs partenaires européens à ces propositions. Les banques françaises auront une première occasion de tester leurs idées lundi 27 juin, lors d'un sommet à Rome de l'International Institute of Finance (IIF), lobby bancaire mondial qui regroupe quelques 400 établissements financiers.
Le plan a été finalisé au sein d'un groupe de travail réunissant le Trésor français, Bercy et le secrétaire général de l'Elysée, Xavier Musca. Mais il "émane des banques", insiste-t-on dans l'entourage de Nicolas Sarkozy.
Les autorités européennes s'étaient auparavant entendues sur un point : la participation des créanciers privés doit être "volontaire", faute, sinon, de voir Athènes catalogué en "défaut de paiement" par les agences de notation. Le schéma retenu était celui du "rollover", autrement dit, le maintien par les banques de leur exposition sur la Grèce.
"CAGNOTTE"
Selon la Banque des règlements internationaux (BRI), fin décembre 2010, les banques françaises étaient exposées à hauteur de 10,3 milliards d'euros à la dette publique grecque – les trois principales (BNP Paribas, Crédit agricole, Société générale) ayant les plus gros encours.
Elles sont parties de cette base pour concocter leurs propositions. Le scénario retenu prévoit qu'elles se réengagent à hauteur de 70 % de leurs encours actuels. En tout, 50 % de cette exposition seraient réinvestis sur des titres d'une maturité significativement rallongée, autour de trente ans. Une façon de donner un peu d'oxygène à la Grèce en repoussant franchement l'échéance des remboursements. Le taux d'intérêt serait proche de celui que le pays acquitte à l'Union européenne et au Fonds monétaire international (FMI). Il pourrait être complété par un taux d'intérêt variable adossé à un indicateur grec, comme l'évolution du produit intérieur brut (PIB).
Le plan ne prévoit pas de garantie publique, comme le réclamaient les banques allemandes. Mais une option de "sécurité" est imaginée : les établissements financiers pourraient investir 20 % des sommes dans des titres dits "zéro coupon", émis par une entité notée AAA, tel le Fonds européen de stabilité financière (FESF). Avec ce type de titres, les intérêts sont thésaurisés pendant toute la durée du prêt et ne sont versés au créancier qu'à l'échéance. L'intérêt est de constituer une sorte de "cagnotte" sécurisant les nouveaux emprunts grecs.
Reste une question : les banques françaises parviendront-elles à convaincre leurs consœurs européennes d'adopter ce schéma ? Bien que très exposées à la Grèce, elles n'entendent pas s'engager seules sur un tel plan.
Πηγή: lemonde.fr
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