N. Lygeros
Lorsque quelqu'un vous menace, c'est déjà un signe de faiblesse de sa part car il tente de vous influencer indirectement. S'il en avait les moyens, il le ferait sur-le-champ. C'est aussi la technique des pays qui pensent pouvoir jouer dans le terrain des grands en prenant des manières de ce type, faute de pouvoir les mettre en place.
De plus, ces pays pensent être capables de bafouer les droits de l'Homme sans subir aucune répercussion. C'est ainsi que la Turquie dans son code pénal, article 301, interdit toute mention au génocide des Arméniens, sous peine d'emprisonnement de 10 ans. Non contente d'opprimer et d'aliéner l'histoire de manière pénale, elle accuse la politique française de marcher dans le terrain de l'histoire. Pour ceux qui ne connaissent pas les manières de la diplomatie turque, cela n'a non seulement rien de choquant mais ils retrouvent aussi leurs propres réflexes de résistants contre le système. Le ridicule de la situation, c'est que l'appareil du régime turc appartient à la catégorie des systèmes les pires qui soient, et ce, à l'échelle mondiale même pour des organisations non-gouvernementales comme Amnisty International. Quant aux autres pays, surtout s'ils ont eu affaire avec la Turquie, ils connaissent très bien toutes les notes de la marche à la turque. Aussi ses manières d'agir mais encore plus de paraître, ne les surprennent aucunement. La Turquie aura beau tergiverser, le problème de la pénalisation de la négation du génocide représente bien un problème pour un pays qui protège les droits de l'Homme. Quant à la proposition de loi, telle qu'elle est formulée, elle constitue une problématique uniquement française. Aussi les députés et les sénateurs français sont dans leur droit le plus total pour juger de sa pertinence. S'ils sont influençables, c'est un problème humain, s'ils sont influencés par les menaces de la Turquie alors il s'agit d'un problème de dignité. Car personne ne les a obligés à devenir députés ou sénateurs. S'ils ont obtenu ces fonctions, c'est pour les remplir au service de la France et non de chaque pays désireux d'influencer d'une manière ou d'une autre leur jugement. Ainsi la problématique de cette loi n'est pas de nature diplomatique comme certains tentent dans le présenter afin de parler de répercussions politiques. Il s'agit purement et simplement d'une question de dignité humaine mais non pas d'un génocide quelconque, mais de celui des députés et des sénateurs français. La proposition de loi a été votée à l'Assemblée aussi le Sénat se positionne strictement par rapport à cela. Le problème ne concerne ni les Arméniens ni les Turcs mais bien les Français. Il ne concerne en tant que dilemme ni les victimes, ni les bourreaux car nous connaissons déjà leur rôle. Il ne s'agit que d'une question posée aux Justes. Ils doivent à présent se positionner en tant que Justes par rapport à un crime contre l'Humanité, un crime nommé Génocide. C'est par rapport à lui que les sénateurs seront ou pas ce que nous appellerons par la suite des Justes.
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